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Wido Bourel

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Pour que vivent nos langues

Lette ouverte à l’association ‘Pour que vivent nos langues’

Votre collectif « Pour que vivent nos langues » (PQVNL) s’est réuni récemment à Bayonne pour se transformer en association ayant pour but la défense des langues minoritaires sur le territoire français. On ne peut que s’en féliciter.

Cependant, il est problématique qu’une nouvelle association prenne d’emblée un parti pris dans le débat linguistique de la Flandre, en rejetant la pluralité de sa représentation.

Deux associations flamandes qui défendent le néerlandais standard en plus du dialecte flamand se sont vues refuser l’audition des débats. Il s’agit des associations Euvo et Cercle Andries Steven / Andries Stevenkring.

Que la Flandre soit représentée par la seule association ANVT est révélateur de ce parti pris. Cette association est l’exact contraire de la pluralité linguistique flamande. Elle se limite au seul dialecte flamand occidental, en excluant le néerlandais, sa forme standard.

Quelques chiffres

Les chiffres parlant mieux qu’un long discours, je précise que l’ANVT représente – et on ne peut que s’en réjouir – un millier d’élèves des cours d’initiation au dialecte flamand occidental.

Les associations qui défendent le néerlandais standard en plus de ses variantes dialectales, sont les porte-paroles de 15 000 et 20 000 élèves apprenant le néerlandais, tous niveaux confondus. Il n’est pas difficile de conclure lequel des deux blocs est le plus représentatif de l’avenir linguistique de la Flandre en France.

Vous pouvez et devez donc faire mieux en assurant la représentativité de ces deux blocs au sein de votre association, afin de conforter la totalité des enjeux linguistiques en Flandre.

On peut également se poser la question de savoir comment, dans un contexte démocratique, il est possible de justifier le rejet d’associations flamandes sans même les entendre et sur la base des dires d’une seule personne, qui pratique le sectarisme et l’exclusion. PQVNL prend ainsi position dans un débat qui ressort du seul peuple flamand, et qui ne trouvera pas de solution tant que le néerlandais n’occupe pas la place qui lui revient.

Allemand et néerlandais: même statut

Cette exclusion est non seulement une atteinte à la pluralité de nos choix linguistiques, mais place également PQVNL en parfaite contradiction avec le positionnement de la représentation alsacienne, qui travaille, elle, à la promotion de l’allemand standard et de ses variantes dialectales sur le territoire alsacien.

Ce positionnement de nos amis alsaciens est un positionnement de bon sens dans un contexte européen. Il est exactement celui que les associations rejetées représentent en ajoutant le néerlandais standard à sa variante dialectale. Il suffit, par exemple, d’observer les travaux de l’association Euvo en faveur de l’affichage bilingue en Flandre pour s’en convaincre : des milliers de panneaux bilingues ont été posés par cette association, en néerlandais standard ou dans une variante dialectale flamande, dans le respect du choix des intéressés.

Comme en Alsace, le bilinguisme est un atout majeur pour le territoire de Flandre en France : une opportunité historique pour renforcer sa singularité, affirmer son identité et intensifier les contacts culturels, économiques et sociaux avec ses voisins flamands belges et néerlandais dans un cadre européen.

Ce bilinguisme passe par la reconnaissance officielle, logique et de bon sens, non seulement du flamand dialectal, mais aussi du néerlandais standard. Si tous les citoyens de ce pays sont égaux devant la loi, alors la Flandre a droit au même statut linguistique que nos amis alsaciens.

Le néerlandais langue régionale

Dans ce cadre, nos associations revendiquent également la reconnaissance, par les élus et les organismes officiels de la région des Hauts-de-France, du néerlandais standard comme langue régionale, en plus du flamand occidental et du picard. Ceci implique également une représentation de la langue néerlandaise au sein de l’Office Public en cours de création.

À l’image de Tijl l’Espiègle, notre langue est porteuse de notre identité, mais aussi de liberté et de dialogue. Elle n’est le monopole de personne. Nous invitons le PQVNL à revoir sa position et à élargir ses rangs en donnant une place représentative à toutes les composantes de la langue des Flamands.

Wido Bourel

Flamand de France

  • Auteur bilingue.
  • Membre des associations flamandes Euvo, Michiel de Swaenkring et Andries Stevenkring
  • Membre de l’Académie néerlandaise des Lettres (Pays-Bas)
  • Auteur du livre bilingue Olla Vogala, petite histoire de la langue des Flamands en France et ailleurs (éditions bretonnes Yoran Embanner)
Gepubliceerd

01.11.2025

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