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Wido Bourel

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ANVT

OESCHEM

OESCHE, OESCHE, OESCHE…

‘Oesche, oesche, oesche’: j’ai cru d’abord qu’il s’agissait d’un chant de la bande des neuches cô en préparation du carnaval de Dunkerque. Mais la réalité est moins rigolote: ce sont les académiciens autoproclamés de l’ANVT qui viennent à nouveau de sévir. Cette fois, la victime est le charmant village flamand de UXEM.

Si ‘Oeschem’ il y aurait selon la tradition orale locale, celle-ci n’est guère partagée hors de Uxem, soit 1.500 habitants dont on peut imaginer que les parlants du flamand local se comptent sur les doigts des deux mains. Non pas que je me réjouisse de ce triste constat, bien au contraire. Mais l’ANVT aurait été, une fois de plus, mieux inspirée en prenant également en compte la langue écrite qui elle, laisse des traces lisibles et beaucoup moins fugaces que la langue orale. Considérer quela langue parlée est détentrice de la seule vérité suffit à disqualifier tout raisonnement philologique.

Les sources sont pourtant explicites: l’étymologie d’Uxem provient du germanique ‘Ukkas hamma’ ce qui signifie ‘un promontoire dans un terrain inondé appartenant à Ukko’. Avec Ukko nous tenons le père fondateur franc de ce qui deviendra le futur Uxem.

J’ai consulté la ‘bible’* de Frans Derabandere, linguiste réputé et spécialiste du West-Vlaams qui nous donne en cinq lignes mille ans d’écriture du nom de Uxem/ Uksem. Voici la liste :

Ukeshem (981), Uckesham (+/- 1035), Ukesham (XI e siècle), Uxheem (1067), Uggeshem (1075), Uxheem (1107), Uxheem et aussi Uxhem (1218), Uxhem (1219), Uxem (1298), Uxem (1867).

Pourquoi faire compliqué lorsqu’on peut faire simple ? Le génie du lieu impose un U, le U de Ukko. En plus la lettre U permet de conserver la même place dans tout classement alphabétique.

Ensuite il suffisait de vérifier quel était le choix des spécialistes de la ‘Taalunie’ qui ont officialisé depuis longtemps Uksem pour Uxem en Flamand-néerlandais du 21e siècle. On remarquera que Uksem est un excellent choix parce que contractant le ‘Uk(e)s(h)em’ de l’an 981 dans la logique des appellations qui suivent.

Oesche, oesche, oesche, il en tient une sacrée Couch…e

Wido Bourel

*Frans Debrabandere, Nederlandse plaatsnamen in Frans-Vlaanderen ‘West-Vlaanderen extra muros’, Koninklijke Commissie voor Toponymie en Dialectologie Vlaamse afdeling, 2021

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13.02.2023

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Communiqué de presse: ma réponse à Jean-Paul Couché

L’interview de Monsieur Jean-Paul Couché « le flamand occidental revient dans le concert des langues régionales » contient plusieurs affirmations incorrectes, voir désobligeantes, concernant la Flandre française et la Flandre belge.

  1. JPC estime entre 40 et 50.000 le nombre de locuteurs du Vlaamsch en Flandre française. Cette affirmation est gratuite et ces chiffres tronqués. Il n’existe en réalité aucun recensement précis de cette population. Je ferai à mon tour une estimation de simple bon sens en divisant par dix les chiffres avancés par JPC. Dans le meilleur des cas, 4 à 5.000 personnes seulement sont encore concernés. Une grande partie, très âgée et isolée, n’a malheureusement plus la possibilité, faute d’interlocuteurs, de parler le Vlaamsch qui se perd un peu plus tous les jours. On peut prédire que dans les cinq à dix ans le Vlaamsch aura complètement disparu en Flandre Française. Que JPC veuille justifier les 500.000 euros de subsides octroyés ces dernières années par les HdF est une chose. L’honnêteté la plus élémentaire une autre.
  2. JPC nous parle de 350 jeunes apprenant le Vlaamsch dans une douzaine d’établissements. Etonnant, après toutes ces années de travail et moultes subventions aux frais du contribuable, qu’on puisse faire autant de vacarme pour si peu. A titre de comparaison les cours de néerlandais dispensés de l’école primaire à l’université et dans le cadre de différentes initiatives économiques et scolaires privées concernent, selon une évaluation récente de Monsieur Henri Vaassen, plus de 15.000 élèves et étudiants dans plus de cinquante établissements du Nord de la France. Une initiative comme l’association pour l’enseignement bilingue vit d’aumônes pour assurer les cours à plus d’un millier d’élèves. Les intéressés qui souhaitent apprendre le néerlandais, langue de leurs ancêtres et de leurs voisins seraient-ils des citoyens de seconde zone ? Un poète flamand a dit : le bruit ne fait pas de bien et le bien ne fait pas de bruit.
  3. JPC évoque, pour se donner plus d’importance, les Flamands de Belgique dont un 1,5 millions de locuteurs du flamand occidental. Comment comprendre cette annexion par les chiffres de nos amis et voisins de Flandre belge ? JPC envisage-t-il à lui seul de revoir la Constitution fédérale belge en matière linguistique ? La langue officielle de la Flandre belge s’appelle le néerlandais. Le flamand occidental comme les autres variantes régionales du néerlandais sont utilisés oralement dans la vie de tous les jours. Elles font partie du patrimoine culturel et ne sont l’objet d’aucune interdiction. Pour qu’une collaboration s’engage il faudrait d’abord que JPC revienne à la réalité des choses sur le terrain comme en matière linguistique.
  4. Exemple de réalité des choses : la signalétique bilingue. Comment peut-on espérer être pris au sérieux par des linguistes après la démonstration que Zuudpeëne serait la version flamande de Zuytpeene et Eëkelsbeeke de Esquelbecq. Même les personnes qui ne comprennent pas le flamand/ néerlandais réalisent à la vue de ces panneaux que réduire la Flandre verdoyante et fleurie a une farce ridiculise notre cause.
  5. Je note l’évocation de troisième ordre de JPC quant à langue néerlandaise. Bien entendu la relation du flamand occidental au néerlandais passe bien avant sa relation à l’anglais ou à l’allemand. JPC le sait très bien car il a appris le néerlandais dans sa jeunesse. Il suffit de comparer leur vocabulaire pour s’en rendre compte. La langue néerlandaise est au flamand occidental ce que l’allemand est à l’alsacien. Le flamand est une variante régionale du néerlandais et pas une langue à part. C’est la raison pour laquelle, avec le cercle Andries Steven, nous revendiquons le statut de langue régionale et d’intérêt régional pour le néerlandais, en plus du flamand occidental et du picard, comme c’est déjà le cas pour l’allemand et l’alsacien.
  6. Il est plus que temps d’’arrêter les petits jeux et de mutualiser les ressources dans le cadre d’une tentative de sauvegarde de la langue de nos ancêtres sous toutes ces formes. Il y a une place et pour le flamand occidental et pour le néerlandais. La région perd sa vocation d’ouverture au nord-ouest européen si elle refuse l’intégration du néerlandais dans le concert des langues régionales.
  7. Si l’apprentissage du flamand/ néerlandais n’est pas facilité à court terme en Flandre française alors il faudra que la France accepte un jour que la Flandre belge supprime l’enseignement obligatoire du français dans ses écoles secondaires. JPC confond allègrement ‘modèle d’interdiction’ et ‘modèle de tolérance’. Soyons clair : La tolérance c’est quand on apprend la langue de l’autre comme en Flandre belge. Et l’interdiction c’est quand on refuse de donner un statut régional au néerlandais comme dans les Hauts-de France et à l’ANVT.
Gepubliceerd

18.01.2023

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